Crèches et jardins d’enfants : vers une révision du cahier des charges pour aplanir les difficultés
Nabiha Kammoun, Présidente de la Chambre nationale des crèches et jardins d’enfants, a annoncé qu’un accord a été conclu avec la ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées pour réviser les cahiers des charges du secteur.
Une table ronde sera organisée début 2026 pour examiner toutes les propositions visant à alléger les charges pesant sur les propriétaires d’établissements.
Lors de son intervention ce lundi 29 décembre 2025 dans l’émission Yom Saïd sur les ondes de la Radio Nationale, Nabiha Kammoun a critiqué le poids des taxes imposées aux jardins d’enfants.
Elle a appelé les autorités à soutenir le secteur privé pour améliorer la qualité des services offerts aux enfants.
Elle a également exprimé son refus catégorique, ainsi que celui des professionnels du secteur, concernant l’initiative de création de crèches à domicile accueillant des enfants de 2 mois à 3 ans.
Selon elle, il serait plus judicieux de créer des crèches en coordination entre l’État et le secteur privé, tout en renforçant les mécanismes de contrôle nécessaires, soulignant que le nombre actuel d’inspecteurs reste insuffisant pour couvrir les besoins.
Un secteur en proie à de graves difficultés
Mme Kammoun a dénoncé l’éparpillement des enfants de 5 ans entre les écoles, les cours de soutien, les kouttabs (écoles coraniques) et les académies privées. Selon ses estimations, cette situation a contribué au décrochage scolaire précoce observé ces dernières années.
Elle a rappelé que le secteur privé, qui représente 94 % des jardins d’enfants en Tunisie, traverse une crise majeure et suit une courbe descendante, particulièrement depuis la pandémie de COVID-19. Les difficultés citées incluent :
Des problèmes financiers chroniques.
Une concurrence déloyale.
L’existence d’un marché parallèle avec des établissements opérant sans autorisation.
Concernant la hausse des prix, l’invitée a souligné que de nombreux jardins d’enfants appliquent des tarifs bas qui ne couvrent même pas leurs frais et charges. Elle a précisé que si des tarifs excessifs existent, des prix très bas sont également pratiqués dans de nombreuses régions de la République.
Programme « Notre jardin d’enfants dans notre quartier »
Abordant le projet « Notre jardin d’enfants dans notre quartier », Nabiha Kammoun a jugé que la contribution de l’État, s’élevant à 50 dinars, est « très faible ». Elle a toutefois indiqué que la ministre de la Femme a reconnu, lors de leur récente rencontre, la nécessité de revoir ce montant à la hausse.