Kébili : Une moisson sucrée de dattes
Sous le ciel limpide de Kébili, les oasis reprennent vie au rythme des premiers paniers de dattes que l’on fait descendre avec précaution des palmiers. Dans l’air flotte un parfum sucré, symbole d’abondance et de promesse. La saison de la récolte vient de s’ouvrir, annonçant des semaines d’effervescence dans tout le Sud tunisien, où chaque régime de Deglet Ennour incarne la fierté d’un terroir et le fruit d’une année entière de patience et de dévouement.
La Presse — Sous un soleil éclatant d’octobre, les oasis du Sud tunisien se réveillent au rythme des premiers régimes dorés de Deglet Ennour que l’on détache avec soin des palmiers.
À Kébili, la saison de la récolte des dattes a officiellement commencé, marquant un moment fort de l’année agricole et un temps de célébration pour toute la région.
Partout, l’effervescence se fait sentir : les producteurs s’activent dans les palmeraies, les ouvriers grimpent aux troncs élancés, tandis que les camions s’alignent pour transporter les premières cargaisons vers les unités de conditionnement.
L’atmosphère est à la fois festive et laborieuse, portée par l’espoir d’une récolte prometteuse, tant en qualité qu’en quantité.
Les prévisions annoncent une production avoisinant les 300.000 tonnes, dont près de 284 000 tonnes de la prestigieuse Deglet Ennour, véritable fierté du Sud tunisien et ambassadrice du savoir-faire oasien tunisien à travers le monde.
Cette saison s’annonce exceptionnelle, fruit d’un travail acharné mené tout au long de l’année pour entretenir, protéger et valoriser les palmiers.
Les services agricoles, les associations de producteurs et les unités de transformation ont uni leurs efforts pour garantir un déroulement fluide de la campagne, depuis la récolte jusqu’à l’exportation.
Dans les oasis de Douz, Zafrane et El Mseïda, le parfum sucré des dattes fraîchement cueillies emplit l’air.
Les gestes précis des cueilleurs perpétuent un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération, symbole d’un attachement profond à la terre et à la culture oasienne.
Au-delà de la récolte, cette période est aussi celle de la convivialité et du partage : des marchés s’animent, des festivals se préparent, et toute la région se transforme en un vaste espace de vie et de commerce.
La datte devient ici bien plus qu’un fruit : elle est l’âme d’une économie locale, un patrimoine vivant, un lien entre le désert et les hommes.
Avec une part importante de la production destinée à l’exportation, notamment vers les marchés européens et asiatiques, la datte tunisienne confirme encore une fois sa réputation internationale.
Le défi reste désormais de renforcer la valeur ajoutée à travers la transformation, la diversification des produits dérivés et la promotion des marques locales.
Ainsi, la saison de 2025 ne marque pas seulement le début d’une récolte, mais aussi l’espoir renouvelé d’un secteur en pleine expansion, symbole de la richesse et de la résilience du Sud tunisien.
Hafedh TRABELSI