Le revenu des migrants lors de leur première année sur le marché du travail varie fortement selon les pays, révèle le rapport Perspectives des migrations internationales 2025 publié par l’OCDE. La Norvège se classe en tête avec un revenu annuel moyen de 59 752 dollars, qui progresse à 67 877 dollars après cinq ans. À l’inverse, l’Italie et l’Espagne affichent les revenus initiaux les plus faibles en Europe, respectivement 14 892 et 14 304 dollars, avec des augmentations limitées après cinq ans.
En Amérique du Nord, les migrants connaissent des gains significatifs au fil du temps. Aux États-Unis, le revenu passe de 27 375 dollars la première année à 39 163 dollars la cinquième année, soit une progression de 43 %. Au Canada, la hausse est de 27 %, de 29 557 à 37 618 dollars. Ces chiffres traduisent une forte capacité de mobilité professionnelle et de promotion au sein des entreprises.
Le rapport souligne que le choix de la destination ne détermine pas seulement le revenu initial, mais aussi la trajectoire de croissance sur cinq ans. La structure salariale, les secteurs accessibles, et les politiques de reconnaissance des qualifications jouent un rôle central. La Finlande et l’Allemagne enregistrent les meilleures progressions européennes, avec des augmentations respectives de 42 % et 48 % du revenu après cinq ans. En revanche, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande, les revenus diminuent légèrement après cinq ans, notamment en raison de difficultés économiques récentes.
L’OCDE rappelle que les migrants gagnent en moyenne 34 % de moins que les natifs à leur arrivée, en raison de leur concentration dans des secteurs et entreprises à bas salaires. Cet écart se réduit à 21 % après cinq ans, grâce à la mobilité interne et à l’amélioration des conditions de travail.
Le rapport met en avant le rôle crucial des entreprises dans l’intégration professionnelle des migrants. L’accès à des entreprises plus productives, la reconnaissance des qualifications et la formation continue, notamment linguistique, permettent d’accélérer la progression salariale et de réduire l’écart avec les natifs. L’OCDE recommande d’impliquer les entreprises dans les politiques d’intégration pour favoriser la montée en compétence et les revenus des migrants à moyen terme.