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Société

Finies Les vacances : Qu’en a-t-on fait ?

  • 3 septembre 18:10
  • 5 min de lecture
Finies Les vacances : Qu’en a-t-on fait ?

C’est bientôt terminé. D’ailleurs, on commence à en parler au passé.

La Presse — Le fait même d’accompagner sa mère ou son père dans une course folle à travers des rues surchauffées, pour acheter les premiers outils de travail pour la prochaine rentrée scolaire, constitue  une reprise mouvementée.

Dans un salon de coiffure, un adolescent qui devrait avoir 15 – 16 ans, se tient du côté opposé au coiffeur.  Il fixe avec attention les faits et gestes du patron des lieux, essuie les outils de travail, ciseaux, peigne,  brosses, matériel de rasage et les range soigneusement à leur place.

Un sexagénaire fait son entrée et le petit bout d’homme se précipite. Il l’aide à s’asseoir sur son fauteuil et avec assurance le guide pour enfiler un tablier. Toujours aussi flegmatique, il s’empare d’un tube de produit, en dépose délicatement une touche sur les joues du client et fait monter la mousse. D’une main ferme, il commence à raser ce client qui se laisse faire sans broncher.

«Il a fait du chemin depuis l’année dernière», dit il à l’adresse du patron.

«Oui bien sûr, l’année prochaine il pourra me donner l’occasion de souffler».

Ce jeune, renseignements pris, vient depuis trois ans pour apprendre le métier de coiffeur.

«C’est sa passion», dit-il.

C’est une exception par rapport à ce qui intéresse de nos jours les jeunes.

«C’est son père qui l’a voulu», nous précise le patron.

Le jeune confirme d’un sourire qui en dit long sur ce «phénomène».

En effet, alors que les jeunes de son âge sont scotchés à l’écran de la TV ou à leurs portables, lui, il passe ses vacances dans un salon de coiffure.

Loquace, il nous précise que le métier de coiffeur ne risque pas d’être remplacé par un  robot qui fera le travail à la place de l’homme. Pas pour bientôt, insiste-t-il.

A vrai dire, cette famille a de la chance.

«J’ai une sœur qui passe ses vacances dans un atelier de fabrication de gâteaux.  D’ailleurs, c’est elle qui a préparé l’assida du Mouled».

Modernisme rime avec stages pratiques

Combien de chefs de familles pensent ainsi et ont réussi à convaincre leurs enfants de passer des vacances utiles et studieuses, puisqu’ils apprennent un métier  qui pourra leur servir un jour ?

Il faudrait avouer qu’à une certaine époque,  c’était dans les traditions et  que cela se passait ainsi.  Bien des familles «plaçaient» leurs enfants pour leur apprendre un métier. Mais aussi pour s’en débarrasser de manière pédagogique. Les familles étaient nombreuses. Ce n’est plus le cas.

Et comme les enfants ont gagné en assurance, qu’ils osent donner spontanément leur avis et que les moyens de passer le temps sont à portée de main, cela ne vient même plus à l’idée de suggérer à un enfant ou à un jeune d’aller se cloîtrer toute une journée pour apprendre un métier.

Mais cela existe et cela prouve qu’il y a bien des traditions qui tiennent bon. En dépit de tout.

Le modernisme a ouvert la porte aux stages pratiques au sein des entreprises qui réservent un accueil assez positif. Telle cette boîte d’assurance parmi les plus réputées de la place. Elle  ne refuse pas d’engager des jeunes pour leur permettre de se familiariser avec le fonctionnement d’une institution.

«C’est un moyen de contribuer à la démystification de ces entreprises dont le nom fige et impressionne. Bien des jeunes effectuent des stages de formation chez nous pendant les vacances estivales, une fois le diplôme en poche, ils sont engagés chez nous»«, nous confie un fondé de pouvoir d’une société de la place.

La façon de placer des jeunes pour des vacances utiles, actives,  est donc encore à l’usage. Les écoles de formation exigent ce passage obligé et s’engagent pour les assurer. Cela fait partie de la formation. Mais alors qu’on «koutteb» pour apprendre le Coran, qui facilite le moment voulu la langue.

Ces stages constituent un sérieux gage lorsqu’ils figurent sur un  CV. Les noms des entreprises et les appréciations qu’elles portent sont de nature à faciliter un éventuel recrutement.

Comme quoi, à chaque époque ses choix et ses orientations, mais l’objectif, le souci majeur demeure immuable : l’insertion future dans la société.

Ceux et celles qui n’ont pas tenu un livre, un crayon à la main ou qui ont choisi de sauter d’un festival à un autre, tout au long de ces vacances, sont-ils du même avis ?

Auteur

La Presse

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