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Voyager en Europe : quelles nouvelles règles et quels coûts pour les touristes ?

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  • 21 décembre 10:55
  • 4 min de lecture
Voyager en Europe : quelles nouvelles règles et quels coûts pour les touristes ?

L’Europe connaît en 2025 une refonte majeure de ses règles de voyage, entre durcissement des contrôles aux frontières, hausse des coûts touristiques et renforcement de la réglementation sur le comportement des visiteurs.

Ces évolutions visent à sécuriser l’espace Schengen, réguler le tourisme de masse et garantir la tranquillité des habitants face à l’afflux de voyageurs.

Le changement le plus marquant concerne le contrôle des frontières extérieures de l’UE. Le Système européen d’entrée/sortie (EES), lancé le 12 octobre 2025, oblige désormais les voyageurs non européens à fournir des données biométriques (empreintes digitales et photo faciale) à l’entrée dans l’espace Schengen, remplaçant le simple tampon sur le passeport.

Son déploiement complet est attendu pour avril 2026 et couvre tous les pays de l’UE, à l’exception de l’Irlande et de Chypre, ainsi que l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein.

Le Royaume-Uni, pour sa part, appliquera strictement son autorisation électronique de voyage (ETA) à partir de février 2026, imposant aux touristes de 85 pays de demander un permis numérique avant tout séjour court dans le pays.

L’ETIAS, système européen d’information et d’autorisation de voyage, initialement prévu pour 2025, est quant à lui reporté à la fin de 2026.

Cette autorisation en ligne, d’un coût moyen de 20 €, sera nécessaire pour les voyageurs dispensés de visa souhaitant séjourner jusqu’à 90 jours dans l’espace Schengen, et restera valable trois ans.

L’objectif principal de ces dispositifs est d’identifier les dépassements de visa et de renforcer la sécurité aux frontières européennes.

Outre les formalités administratives, le coût des voyages en Europe augmente sensiblement. Les taxes touristiques se généralisent : de l’Islande au Royaume-Uni, en passant par l’Espagne et la Norvège, les frais de séjour contribuent à financer les infrastructures et limiter la surfréquentation touristique.

Certaines destinations, telles que Paris ou Barcelone, ont restreint les locations de courte durée, réduisant l’offre d’hébergements bon marché de type Airbnb et contribuant à la hausse des loyers pour les habitants.

Les amateurs de sports d’hiver en Suisse, Autriche et Italie subissent eux aussi une flambée des prix, avec des forfaits pouvant grimper jusqu’à 40 % par rapport à 2021, en raison de l’inflation énergétique et des coûts de maintenance des stations.

Les mesures européennes visent également à encadrer le comportement des touristes. Des amendes sont désormais prévues pour les excès de tenue vestimentaire à Albufeira, au Portugal, tandis que San Sebastián interdit de fumer sur ses plages.

Dans le port de Palma, les bateaux de fête sont interdits afin de réduire les nuisances sonores pour les riverains.

En France, la réglementation aérienne s’est renforcée : les passagers perturbant les vols peuvent être sanctionnés jusqu’à 20 000 € et interdits d’embarquer pour quatre ans.

Enfin, les droits des passagers aériens restent au centre des discussions. Une loi européenne censée renforcer l’indemnisation des retards de vol et les facilités pour les bagages est en débat depuis plus d’une décennie.

Les compagnies low-cost, telles que Ryanair, testent de nouvelles pratiques, comme la suppression des cartes d’embarquement papier, suscitant des inquiétudes quant au respect des droits des passagers, notamment au Portugal.

En résumé, 2025 marque un tournant pour les voyages en Europe. Les touristes doivent s’adapter à de nouvelles procédures administratives, à des coûts accrus et à des comportements surveillés, dans un contexte où les États européens cherchent à équilibrer sécurité, qualité touristique et protection des habitants.

Le continent semble amorcer un modèle de tourisme plus régulé, durable et coûteux, loin du tourisme de masse à bas prix des années précédentes.

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Auteur

La Presse