Huile d’olive: Pas d’augmentation des prix pendant Ramadan

Après une saison prometteuse l’année dernière, ayant abouti à une production record de 400.000 t d’huile d’olive, la nouvelle saison 2020/2021 semble décevante avec une production qui oscillera entre 150 et 130 mille t, ce qui laisse planer le doute sur une éventuelle hausse des prix.


La production d’huile d’olive est un secteur agricole stratégique et de grande importance en Tunisie. Sur un total de 520 mille agriculteurs, pas moins de 300 mille (soit 58% d’entre eux) possèdent des oliviers. Adaptés aux conditions édaphiques et climatiques de la Tunisie, les oliviers à huile s’étendent sur la totalité des terres agricoles et occupent actuellement 2 millions d’ha, soit environ 40% des terres labourables.

Une récolte décevante

Pour cette année, le citoyen craint que le prix de l’huile d’olive augmente, notamment, durant le mois saint du Ramadan, à cause d’une baisse remarquable de la production qui devrait passer de 400 à 140 ou 130 mille t prévus pour la saison 2020-2021. Cette baisse est expliquée, selon Mohamed Nasraoui, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de l’huile d’olive, relevant de l’Utap, par le principe d’alternance de production qui est génétique et qui fait que la production varie d’une année à une autre, outre les changements climatiques caractérisés par le manque et l’insuffisance des précipitations, considéré souvent comme l’un des plus grands défis qui s’impose à ce secteur vital.

«En Tunisie, la production d’huile d’olive connaît, d’une année à l’autre, de forts écarts dus notamment à divers facteurs tels que la productivité alternante caractéristique de certaines variétés, la pluviométrie, les pratiques culturales… Pour cette saison, face à une baisse considérable de production, le prix de l’huile d’olive a enregistré une hausse qui varie entre 7 et 9 dinars le litre selon la variété», précise-t-il, tout en rappelant qu’en Tunisie, bien qu’il en existe d’autres, deux principales variétés y sont cultivées qui sont la Chemlali et la Chetoui.

Malgré cette baisse remarquable en terme de quantité produite, Nasraoui affirme que le prix de l’huile d’olive ne connaîtra pas d’augmentation au mois de Ramadan et qu’il n’y aura pas de rupture de stock au niveau du marché local durant ce mois saint. «La consommation locale oscille généralement entre 30 et 40 mille t par an… et l’huile d’olive est disponible tout au long de l’année… Ainsi, l’offre dépasse largement la demande et il est inutile de s’inquiéter», souligne-t-il.

Quelques chiffres utiles

Durant la saison précédente, la production d’huile d’olive était exceptionnelle : le pays a produit plus de 400 mille t d’huile d’olive et a exporté plus de 380 mille t, ce qui a engendré des recettes de 2.200 millions de dinars environ.

Mais malgré ce résultat positif, les professionnels du secteur ne sont pas toujours satisfaits car le prix à l’exportation était le moins cher par rapport aux autres concurrents, à l’heure où le prix à la vente (notamment à l’étranger) doit être réévalué et doit prendre en compte les coûts de production, le marché, la concurrence, le taux de change… Cet état de fait est aussi expliqué par l’absence des institutions de l’Etat qui devraient jouer un rôle important de régulateur pour valoriser et ajuster ce produit de luxe.

Aujourd’hui, les ressources d’olives en Tunisie sont estimées à plus de 100 millions d’oliviers, avec une hausse prévue de production durant les deux prochaines saisons. 80% de la production tunisienne d’huile d’olive sont destinés à l’exportation vers 50 destinations internationales, dont le plus grand marché est celui de l’Union européenne qui absorbe près de 80% des exportations tunisiennes d’huile d’olive. Avec une consommation moyenne sur le marché intérieur de 40 mille t, les besoins nationaux sont entièrement couverts par la production d’huile d’olive tunisienne. Notons cependant que la consommation d’huile d’olive a chuté de 26,19% entre les deux dernières décennies. En volume de production, la Tunisie se trouve au second rang au niveau mondial après l’Union européenne. En ce qui concerne les exportations, elle occupe une place de premier plan sur le marché mondial de l’huile d’olive et elle exporte près de 80% de sa production et est classée deuxième exportateur mondial après l’Union européenne.

Laisser un commentaire