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Relance économique nationale : Une implication bancaire payante

  • 2 novembre 17:30
  • 4 min de lecture
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Relance économique nationale : Une implication bancaire payante

Contre toute attente, l’économie tunisienne continue à gagner en efficacité et nos finances en solidité.

Et sur ce point, l’on peut affirmer que l’engagement des banques tunisiennes et leur implication dans les différentes phases de redressement ont été déterminants.

La Presse — A chaque fois qu’il est question d’urgence économique, d’orientation stratégique, ou encore de soutien au développement, le secteur bancaire se retrouve, systématiquement, en point de mire.
Un refuge irréversible pour les architectes économiques nationaux.

Une telle sollicitude est, quelque part, légitime. Car, historiquement, le secteur bancaire s’est toujours distingué par son soutien inconditionnel à la politique de développement nationale, à travers notamment le financement régulier de nos secteurs stratégiques, entre autres, l’industrie, le tourisme ou encore l’agriculture.

Il est important, d’ailleurs, de souligner que tout au long de ces dernières années, et face, à la fois, à la complexité de la conjoncture économique et la réticence, plutôt contraignante du marché financier international, l’apport des banques a nettement doublé.

Les dernières statistiques retiennent une tendance haussière assez importante. En août 2025, et selon le rapport de la Banque centrale de Tunisie, BCT, les banques tunisiennes ont prêté à l’Etat environ 14,3 milliards de dinars, soit une hausse de 37,5% sur un an.

La même source note que « ces prêts représentent désormais 17,9% du total des actifs des banques. Un niveau trop élevé que justifie l’absence d’opportunités de financement aussi bien au niveau national qu’international.

L’on admet justement que les banques, faute d’autres pistes fiables, sont contraintes d’agir de manière exceptionnelle pour répondre à certains paiements publics urgents ou encore soutenir le niveau national de liquidité.

D’ailleurs, le Chef de l’Etat ne cesse, à chaque fois, de rappeler l’ampleur de la responsabilité des banques dans la concrétisation des orientations stratégiques du pays, surtout dans ces moments difficiles.

Car, pour lui, et comme on l’a déjà soulevé, « l’Etat a ses lois et les transactions commerciales leurs usages, mais l’intérêt supérieur de la Tunisie doit primer sur toutes autres considérations ». Un appel auquel les banques ont répondu favorablement.

Pourtant, malgré l’importance de l’engagement, certains observateurs trouvent toujours le moyen de reprocher aux banques la timidité de leur implication dans l’œuvre de développement national.

Ils estiment, en fait, que l’engagement récent du secteur est plutôt conjoncturel et ne repose aucunement sur une stratégie ou encore une vision bien planifiée, notamment à long terme.

Pour eux, les banques n’arrivent toujours pas à se libérer d’une attitude, excessivement, prudente et réservée.

Un sens de responsabilité élevé

Quelles qu’en soient les critiques, l’on pense que les banques tunisiennes sont en train d’apporter assez de soutien aux besoins de l’économie nationale.

Elles font ainsi montre, et à chaque fois que le contexte l’exige, d’un sens de responsabilité bien élevé et une implication totale aux choix stratégiques nationaux.
Dans la limite de leurs moyens, bien entendu.

N’oublions pas, et comme l’ont démontré certaines expériences étrangères, qu’une sollicitude trop poussée des banques risque d’effriter les liquidités de nos banques, et plus grave encore, peut conduire à l’assèchement de leurs ressources.

Une éventualité qui donne, en elle-même, des frissons, étant donné qu’elle serait très lourde de conséquences.

En effet, un assèchement des ressources signifierait, automatiquement, une remise en cause directe de toute éventuelle performance économique.

Car l’épuisement des moyens serait certainement synonyme d’arrêt de l’épargne, de blocage de crédits sous leurs différentes formes, de gel de financement, et d’un ralentissement à risque de la consommation.
Sans parler des conséquences sur l’investissement et la productivité.

Un tel scénario place nos banques devant l’obligation de s’en tenir à une démarche intelligente et équilibrée, sans pour autant faillir à leur devoir national. 

Les banques doivent chercher plutôt à élargir leur résilience, et à gagner encore plus en compétitivité financière.

Et cela ne serait possible que grâce une réforme profonde et globale qui miserait, essentiellement, comme on l’a déjà soulevé dans ces mêmes colonnes, sur la modernisation des différents services, l’accélération de digitalisation bancaire, et l’élargissement de leur niveau d’internationalisation.

Autant de facteurs qui aideraient nos banques à accomplir leurs devoirs nationaux avec plus de souplesse et plus d’assurance.

Anis SOUADI

Auteur

Anis SOUADI