Colloque international à la FSJPST : Représenter le droit au cinéma
									La faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis a accueilli un colloque qui fusionne « droit et 7e art ». En quelques jours, toute une projection de films a été programmée en entrée libre pour les étudiants cinéphiles et invités. Ce rendez-vous scientifique d’envergure a fait vivre les lieux grâce à son contenu et à la qualité des interventions et des intervenants tunisiens et internationaux présents sur place.
La Presse — Une affiche intrigante et créatrice évoque le cinéma, la justice, le droit et l’histoire. Elle met en valeur Thémis, déesse de la justice, qui tient une caméra au lieu de son glaive et reflète une vision qualitative et distinguée élaborée pour l’audience jeune et large attendue.
Du 24 au 30 octobre à 14h00, quotidiennement, des films tunisiens courts et longs métrages se sont succédé, en amont des deux jours attendus du colloque, compartimenté en trois séances et axes importants.
L’événement a été organisé en partenariat avec l’École supérieure de l’audiovisuel et du cinéma (Esac) et l’Initiative Normes, Culture et Patrimoine.
La séance inaugurale s’est déroulée sous la houlette de Adel Abid, président de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (Ftca).
Le 1er débat s’est déroulé autour du droit dans la narration cinématographique : représentations, symboles et archétypes. Les chercheurs Giovanni Rizzoni (Université Luiss-Guido Carli de Rome) et Ivan Capeller (Université Fédérale de Rio de Janeiro) ont questionné la représentation politique à l’épreuve de la représentation cinématographique.
La partie « Politique de l’adage » et analyse des fins de films a été menée par Nidhal Guiga, professeure à l’Esac et réalisatrice. Ons Kamoun de l’Atcc a offert une lecture nouvelle autour de la représentation de la justice au cinéma, d’après une lecture du documentaire «Bochra» de Jilani Saadi.
Le colloque explore le rôle du cinéma comme espace de résistance. Des chercheurs venus d’Italie, du Canada, de Tunisie et de France ont abordé, par la suite, des thèmes tels que la représentation du divorce, des peuples, des frontières et les transformations du cinéma postrévolutionnaire.
Focus sur «Le Sud», souvent marginalisé : que signifie filmer la justice dans des contextes où la loi reste fragile ou confisquée ? Le dernier axe a été consacré à la création cinématographique et au Droit, et a traité des enjeux actuels: financement, droit d’auteur, IA, censure, circulation des œuvres.
Sous le chaperonnage de spécialistes, il s’agit de comprendre comment la législation peut soutenir la liberté de créer sans la restreindre. Le colloque était pluridisciplinaire et international et a vu le jour grâce au soutien de l’université de Carthage.
L’événement pose, globalement, des problématiques transversales mais qui interpellent et qui restent liées aux questions du droit, du patrimoine, du cinéma qui les unit. De jeunes chercheurs en master ou doctorants ont pris part à l’événement aux côtés de juristes, cinéastes, critiques, spécialistes de cinéma.
L’objectif était de regarder dans les deux sens ce rapport au cinéma : comment on filme un procès ? Comment les faits divers sont-ils filmés ? Quelle place a le droit dans les films ? Comment analyser des films d’un point de vue juridique ?
Un arrêt s’est fait sur la pérennité des droits d’auteur, et de l’écriture cinématographique face aux progrès technologiques.
«Faire percevoir le droit différemment chez les jeunes qui sont cinéphile», tel est le propos principal de l’événement. Le colloque se verra couronner par la publication collective d’un ouvrage prochainement.