Taekwondo – en marge des mondiaux : Prendre les bonnes décision
									La Presse — Le charme s’est rompu lorsque nous avons vu tomber un de nos cracks, Firas Katoussi. L’espoir est revenu à la naissance d’une nouvelle étoile, Wafa Masghouni.
Le sport est ainsi fait. On n’y peut rien et cela implique dans la défaite, comme dans la victoire, nombre de considérations, dont il faudrait tenir compte. Nous étions partis pour au moins deux médailles d’or dans ce Mondial de taekwondo.
Khelil Jendoubi a brillamment réussi à en enlever une. La seconde nous est passée sous le nez. Et nous l’avons peut-être voulu en négligeant le scénario dont la scène était campée et qui s’est déroulé comme prévu.
Lorsque nos meilleurs éléments ont rejoint le Golfe pour entraîner et… s’entraîner, nous avons fait part de notre inquiétude car nos champions authentiques étaient arrivés à un niveau exceptionnel.
Il fallait les encadrer autrement. Ils n’avaient plus besoin d’un entraîneur, mais d’un maître. En effet, à un certain niveau, il faudrait se rendre à l’évidence.
Les connaissances sont universelles et il ne faut jamais avoir de complexes pour reconnaître que nous devons trouver, le moment voulu, celui qui est en mesure de nous aider à aller plus loin.
Le moindre détail a son importance Jendoubi tout comme Kattoussi ont été sans aucun doute visionnés des milliers de fois par leurs adversaires et prétendants potentiels.
La première alerte est venue lorsque Firas Kattoussi a perdu contre un Américain lors du dernier tournoi de Corée.
Ce n’était pas un accident. Kattoussi comme Jendoubi avaient besoin d’un tout autre encadrement, plus performant, à l’œil acéré, expérimenté pour refondre, chaque fois que cela est nécessaire, leur stratégie et préparer les prochains grands événements.
Sans pour autant renier l’actuel qui fait correctement son travail, il leur fallait une nouvelle vision pour déceler les failles et mettre sous tension, éveiller des qualités cachées.
A ce niveau le moindre détail a son importance. On n’a pas tenu compte de cela et si Jendoubi s’en est tiré, c’est que d’abord parce qu’il a changé de catégorie et ensuite sa stratégie se base sur le harcèlement de l’adversaire, ce qui constitue un comportement difficile à cerner.
Sa vivacité et sa fougue ont fait le reste. Sous le choc, c’est la jeune Wafa Masghouni qui est venue rappeler que la Tunisie a toujours une solution de rechange. Et brillamment, elle a conquis une merveilleuse médaille d’or qui réinsuffla ce grand espoir qui nous anime tous.
Grâce à ses performances, le taekwondo tunisien est maintenant en première ligne pour les prochaines Olympiades.
Il porte les mêmes responsabilités que la natation et l’athlétisme. La natation a fait son choix. Le taekwondo se doit de prendre les bonnes décisions. Kattoussi doit maintenant choisir à tête reposée et décider froidement ce qu’il veut faire, être champion olympique ou rentrer dans les rangs.
Sa fédération et le ministère des Sports doivent l’aider. Il doit être «placé « non pas dans un pays du Golfe, mais bien sous la coupe d’un maître qui le remettra sur orbite.
Jendoubi, lui, a besoin d’être tiré vers le haut. Il possède des potentialités extraordinaires. Il faut savoir les exploiter. La jeune Wafa n’est pas une découverte, mais une pépite qui pourrait avoir une carrière exceptionnelle.
Les autres jeunes ont des qualités et l’école tunisienne qui a si bien réussi, leur suffit largement, pour le moment, pour les propulser à l’avant-scène. Parce que tout simplement les prochains JO ne seront pas de tout repos.